
Lorsque l’on s’installe en tant que thérapeute, il faut généralement un à trois ans pour développer sa patientèle. Envisager de pratiquer au sein d’un cabinet partagé peut dans ce cas apparaître comme une solution sécurisante sur plusieurs points. Néanmoins, partager la même pièce avec un ou plusieurs confrères peut aussi présenter quelques inconvénients.
Les avantages: des coûts moindres et le partage d’expérience
Premier argument – et non des moindres – en faveur du cabinet partagé: le budget. Acheter, ou même louer son propre local pour recevoir sa patientèle n’est pas à la portée de toutes les bourses. Au prix du bien immobilier ou du loyer, qui fluctue selon les agglomérations, s’ajoutent bien entendu les charges habituelles (électricité, eau, ordures, entretien des locaux et abonnement Internet). Partager son cabinet implique de diviser ces coûts par deux, voire par trois, ce qui permet de démarrer son activité plus sereinement.
Autre avantage à prendre en compte: la présence d’un collègue avec qui converser. De manière générale, et de surcroît pour les personnes qui n’apprécient guère la solitude, il est agréable d’avoir une personne à qui faire part de ses doutes et avec qui partager ses petites victoires quotidiennes. Être à deux permet également de partager mutuellement son expérience, d’échanger des conseils sur certains cas plus difficiles, etc. Enfin, partager votre cabinet signifie aussi que vous bénéficiez de la visibilité de votre colocataire (par l’intermédiaire de cartes de visite ou de brochures que vous aurez disposées en salle d’attente par exemple). Ceci peut d’ailleurs être plutôt rassurant pour les patients, qui y voient généralement un gage de sociabilité et de sympathie vous concernant.
Les inconvénients: de possibles sources de tension
Comme dans n’importe quel type de colocation, il est préférable de partager votre cabinet avec une personne que vous appréciez et avec laquelle vous êtes «sur la même longueur d’onde» pour éviter les anicroches. Malheureusement, certaines personnalités ne se dévoilent pleinement qu’au fil du temps et c’est un risque à considérer.
Une fois la personne idéale identifiée (que vous trouverez soit dans votre réseau personnel, soit lors de salons professionnels ou encore via les petites annonces dédiées), il faut bien entendu établir le planning d’occupation des lieux, de la façon la plus détaillée possible. Pour éviter tout désaccord futur, le mieux est encore de le préciser sur le contrat de location. Au quotidien, pléthore d’outils numériques existent aujourd’hui pour gérer et partager son emploi du temps. Ne reste qu’à faire preuve d’organisation!
Les points d’attention
À savoir que, dans le domaine de la santé, il convient aussi de respecter certains principes pour envisager leur cabinet, afin de respecter les conditions d’accueil et de sécurité nécessaires à la réalisation des soins. Par exemple, ces règles suggèrent la présence d’un point d’eau, d’un placard fermant à clé pour le stockage des dossiers de patients, d’une salle d’attente pour le respect du secret médical, etc.
Pour que l’expérience profite à tout le monde, il est par ailleurs essentiel de fixer dès le départ une liste de règles de bonne conduite à respecter. Cela peut sembler dérisoire, pourtant, beaucoup de colère et de frustration peut émerger d’un comportement en apparence anodin de l’une des parties. Ces règles concernent essentiellement des détails de la vie quotidienne: gestion de l’éclairage et du chauffage, élimination des déchets, organisation matérielle et aménagement du cabinet, etc.
En conclusion, si vous êtes capable de surmonter les quelques contraintes indissociables de la vie en colocation, le cabinet partagé est vraiment une option à prendre en considération, de surcroît si votre patientèle en est encore à ses balbutiements. C’est un excellent moyen de commencer votre activité à moindres frais tout en bénéficiant de l’expérience, du conseil et du soutien de votre ou vos partenaire(s) dans cette aventure.